mercredi 21 mai 2008

L'explorateur désenglandé

Vendredi dernier, j'avais vaguement fait allusion à Pierre-Henri Cami (1884-1958). J'ai retrouvé un livre (acheté d'occas. en 70). Je ne peux m'empêcher de vous faire partager ce sommet de la littérature loufoque. Voilà un beau morceau (dans la culotte) :

L’explorateur

Ah! parlons-en des forêts vierges! Elles ne sont plus vierges du tout! Où est le temps où, pour pénétrer dans la forêt vierge, l’explorateur devait, selon le procédé connu, s’enduire tout le corps de vaseline! Aujourd’hui, la forêt vierge n’est plus qu’une forêt publique! Tous les voyageurs y pénètrent sans efforts, et l’explorateur prudent, avant de s’y aventurer, doit revêtir un imperméable britannique ! A propos, il faut que je t’annonce sans ménagement une mauvaise nouvelle : je suis désenglandé.

La femme de l’explorateur

Dégingandé ?

L’explorateur-désenglandé

Non : désenglandé…etc. (suit l’explication)

La femme de l’explorateur-désenglandé

Ciel ! Qu’entends-je ? Mais alors… Tu n’as plus de …

L’explorateur-désenglandé

Hélas !..

La femme de l’explorateur-désenglandé

C’est affreux ! etc.


(Cami. Les nuits de la Tour de Nesle et autres Contes. 10/18, p.68). Grandiose, non ? La prochaine fois, pour démontrer que toute érudition est inutile, je vous commenterai une simple tache de pisse.

LVC

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